Mon Mar 26, 2018 - 3 minutes
Par Gaël Mareau
Lorsque l’on parle Clean Language et particulièrement Clean avec des équipes ou des groupes, le laps de temps qui s’écoule avant que l’on ne fasse référence au travail de Caitlin Walker est généralement très court (de l’ordre de 10 à 15 secondes selon des études très sérieuses). Je l’ai entendu être mentionné tellement de fois que je ne pouvais échapper à la lecture de “From contempt to curiosity: creating the conditions for groups to collaborate”. Entre nous, je ne me suis pas tellement forcé. Le bouquin combine deux de mes sujets favoris : clean language et la collaboration au sein d’un groupe.
Entrons dans le vif du sujet si vous le voulez bien. « From contempt to curiosity » commence par une rapide introduction où Caitlin Walker raconte un petit morceau de son histoire personnelle et sa rencontre avec David Grove. Après ça, chaque chapitre couvre une étape du parcours qui a mené à la création de Systemic Modelling. Au chapitre 1, on suit Caitlin dans ses expérimentations avec un groupe de pratiques. Avec les premiers modèles et outils en tête, au chapitre 2, elle s’atèle à transformer le dédain en curiosité auprès d’adolescents défavorisés. Le chapitre 3 nous amène dans le monde de l’entreprise où les individus puis les équipes développent des métaphores. Les contextes varient dans les chapitres suivants : secteur public, éducation, société d’aide au travail, …
Pris individuellement chaque chapitre contient grossièrement :
Le contenu est donc riche et permet de se faire une très bonne idée du fonctionnement et du potentiel de Systemic Modelling. Au passage, il n’est pas nécessaire de connaître le Clean Language avant la lecture. Le tout est agréable à lire et est agrémenté, en bonus, d’illustrations sympas.
On y trouve également des mises en garde en fin de chapitre. J’ai trouvé ces passages particulièrement révélateurs de l’état d’esprit de l’auteur et quelque part de son honnêteté. Clean Language et Systemic Modelling ne sont pas vendus comme des méthodes miracles. Ces mises en garde sont l’occasion de rappeler que des facteurs externes peuvent contribuer au succès de la démarche, que parfois les changements n’ont pas tenu dans la durée, …
Pour finir sur la forme, les 200 pages se lisent vite et bien. Il n’y a pas de blabla inutile. On est loin, très loin, de certains bouquins à l’américaine où la même idée est répétée encore et encore à la limite de la lobotomie.
Bref, j’ai trouvé le bouquin passionnant tant sur le fond que sur la forme. Sous une apparente simplicité, probablement liée au medium utilisé, Caitlin Walker nous livre un ensemble d’outils puissants pour créer les conditions d’une collaboration. J’y ai retrouvé des principes qui résonnent fortement avec mes propres expériences dont, en vrac :
“From contempt to curiosity” fait partie de ces bouquins, pas si nombreux, que je vais garder sur une étagère à portée de main tant pour son aspect pratique que pour les réflexions qu’il a déclenchées et qu’il déclenchera encore dans le futur. Evidemment mon point de vue est biaisé par définition puisque c’est un point de vue. Vous n’avez pas à me croire sur parole 😉